Valéry, Poésie perdue (1922) Poésie/Galimard p. 157 :
"Malheureux qui n'a rien à donner.
Mais mille fois plus malheureux qui n'a personne pour partager avec soi ce qu'il a. Quis me sustinebit ? - Quis me audiet ? **
Ma fontaine tarit et son eau devient amère si la colombe et la soif n'y viennent pas.
L'abondance devient le mal insupportable. L'eau qui jaillit de l'esprit et de l'âme se ressaisit elle-même, se change en une boue empoisonnée. Malheureux qui allait donner, qui était fait pour être obtenu, et pour répandre sa substance."
* Qui me soutiendra ? Qui m'entendra ? [S. Augustin, Conf. 1, 5, 6]