mercredi 12 janvier 2022

Lurie (enfance)

    Lurie, Liaisons étrangères, traduction Mayoux chapitre 5 :
   "Vinnie [chercheuse sur les chansons enfantines] voudrait être un enfant, et non en avoir ; elle n’est pas attirée par la fonction parentale, mais par une prolongation ou une récupération de ce qui est, à ses yeux, la meilleure période de la vie.
    L’indifférence aux enfants réels est assez répandue chez les spécialistes du domaine où travaille Vinnie, et se rencontre aussi parfois chez les auteurs de littérature pour la jeunesse. Comme elle l’a souvent signalé dans ses conférences, beaucoup des grands écrivains classiques ont eu une enfance idyllique qui s’est terminée beaucoup trop tôt, et souvent au point de provoquer un traumatisme. Carroll, Macdonald, Kipling, Burnett, Nesbit, Grahame, Tolkien… ; la liste ne s’arrête pas là. Le résultat de ce genre de passé semble être un désir passionné, non pas d’enfant, mais de retrouver sa propre enfance perdue."

Vinnie wants to be a child, not to have one; she isn’t interested in the parental role, but in an extension or recovery of what for her is the best part of life.
Indifference to actual children is fairly common among experts in Vinnie’s field, and not unknown among authors of juvenile literature. As she has often noted in her lectures, many of the great classic writers had an idyllic boyhood or girlhood that ended far too soon, often traumatically. Carroll, Macdonald, Kipling, Burnett, Nesbit, Grahame, Tolkien—and the list could be extended. The result of such an early history often seems to be a passionate longing, not for children, but for one’s own lost childhood.