mardi 11 janvier 2022

Poussin + Balzac (cadres)

    Poussin, à Paul Fréart de Chantelou :
   "... je vous aviserai seulement que je vous envoie votre tableau de la manne [...]. je vous supplie, si vous le trouvez bon, de l’orner d’un peu de corniche, car il en a besoin, afin qu’en le considérant en toutes ses parties les rayons de l’œil soient retenus et non point épars au dehors en recevant les espèces des autres objets voisins qui venant pêle-mêle avec les choses dépeintes confondent le jour. Il serait fort à propos que la dite corniche fût dorée d’or mat tout simplement, car il s’unit très-doucement avec les couleurs sans les offenser".

    Balzac, Le Cousin Pons :
   "Autour de chaque tableau s'épanouissait un cadre d'une immense valeur, et l'on en voyait de toutes les façons : le cadre vénitien avec ses gros ornements semblables à ceux de la vaisselle actuelle des Anglais, le cadre romain si remarquable par ce que les artistes appellent le fla−fla ! le cadre espagnol à rinceaux hardis, les cadres flamands et allemands avec leurs naïfs personnages, le cadre d'écaille incrusté d'étain, de cuivre, de nacre, d'ivoire ; le cadre en ébène, le cadre en buis, le cadre en cuivre, le cadre Louis XIII, Louis XIV, Louis XV et Louis XVI, enfin une collection unique des plus beaux modèles. Pons, plus heureux que les conservateurs des Trésors de Dresde et de Vienne, possédait un cadre du fameux Brustolone, le Michel−Ange du bois."