Léger (Fernand), lettre à Louis Poughon, 23 novembre 1916 :
"À tous ces ballots qui se demandent si je suis ou serai encore cubiste en rentrant, tu peux leur dire que bien plus que jamais. Il n'y a pas plus cubiste qu'une guerre comme celle-là qui te divise plus ou moins proprement un bonhomme en plusieurs morceaux et qui l'envoie aux quatre coins cardinaux. [...] J’adore Verdun, cette vieille ville toute en ruines avec son calme impressionnant. Il y a dans ce Verdun des sujets tout à fait inattendus et bien faits pour réjouir mon âme de cubiste. Par exemple, tu trouves un arbre avec une chaise pe[r]chée dessus. Les gens dits sensés te traiteront de fou si tu leur présentes un tableau composé de cette façon. Pourtant, il n’y a qu’à copier. Verdun autorise toutes les fantaisies picturales. [...] Verdun académie du cubisme."