Williams (Tennessee) : La nuit où l’on prit un iguane, in La Statue mutilée, Livre de Poche p. 203-204 :
« Elle appartenait à une famille historique du Sud, autrefois d'une grande vitalité, mais aujourd'hui moribonde. La dernière génération tendait à se scinder en deux groupes opposés : l’un chez qui la libido était pathologiquement exacerbée, l'autre en qui elle semblait presque complètement desséchée. Les ménages y étaient assez désunis et passablement turbulents, à l'instar des personnalités qui les composaient.
Il avait fleuri parmi eux des talents nerveux et des maladies, des ivrognes et des poètes, des artistes doués et des dégénérés sexuels – aussi bien que de vieilles dames des deux sexes, extrêmement convenables, condamnés à vivre sous un même toit avec des membres de leur famille qu'elle ne pouvait considérer que comme des monstres. Édith Jelkes n'appartenait vraiment ni à l’un ni à l'autre de ces types, ce qui ne lui facilitait pas la recherche d'un équilibre intérieur. »
She belonged to an historical Southern family of great but now moribund vitality whose latter generations had tended to split into two antithetical types, one in which the libido was pathologically distended and another in which it would seem to be all but dried up. The households were turbulently split and so, fairly often, were the personalities of their inmates. There had been an efflorescence among them of nervous talents and sickness, of drunkards and poets, gifted artists and sexual degenerates, together with fanatically proper and squeamish old ladies of both sexes who were condemned to live beneath the same roof with relatives whom they could only regard as monsters. Edith Jelkes was not strictly one or the other of the two basic types, which made it all the more difficult for her to cultivate any interior poise.