jeudi 28 septembre 2023

Chevallier (printemps)

Chevallier G., Les Héritiers Euffe chap. III :

"Il faisait un temps splendide. Ce n’était plus, cette fois, simple offensive étourdie d’une saison impatiente, mais collaboration grandiose et parfaite de tous les éléments, plénitude mûrie, à demeure installée dans le ciel, sur les champs, les plaines et les bords des ruisseaux, avec ses épanouissements magnifiques, ses rumeurs d’insectes, ses guirlandes de fleurs et de fruits. Un invisible orchestre jouait en sourdine des thèmes d’embrassements et de félicité. Ce que la nature avait perdu en effet de surprise, elle l’avait gagné en radieuse certitude. Le printemps n’était plus impudent échappé de collège, mais joli garçon à qui vient la moustache, et les ardeurs avec la moustache, et dont le regard brille de câline arrogance, tant il est assuré de produire sur les femmes un effet souverain et pâmant."