Romains, J., Mort de quelqu'un [1908-1910, publié en 1923], chap 1, Livre de poche p. 7-9 :
"Il pénétra dans le [Panthéon], et, renseigné par le gardien, il s'engagea dans la spirale de l'escalier. [...] Debout sur la dernière plate-forme, [...] l'aspect de Paris le déconcerta. [...] Il cherchait au loin son quartier et l'emplacement de sa maison. Après avoir longuement hésité, il découvrit une sorte de petite falaise blanche devant quoi moutonnait de la brume. « C'est dans ce pâté-là ! » Alors, il se sentit très ému. Il avait une espèce de gêne et de regret. Son cœur battit comme celui de quelqu'un qui a manqué une fête. « Dire que j'habite là-bas ! et que j'ai ça tout le temps autour de moi ! » Il était moins heureux de le savoir enfin que mélancolique de l'avoir ignoré."
Céline, Voyage au bout de la nuit [1932] :
"Pour voir le soleil, faut monter au moins jusqu’au Sacré-Cœur, à cause des fumées. De là alors, c’est un beau point de vue ; on se rend bien compte que dans le fond de la plaine, c’était nous, et les maisons où on demeurait. Mais quand on les cherche en détail, on les retrouve pas, même la sienne, tellement que c’est laid et pareillement laid tout ce qu’on voit."
Un texte par jour, ou presque, proposé par Michel PHILIPPON (littérature, philosophie, arts, etc.).