Foucault, Les Mots et les choses, fin :
"L'homme est une invention dont l'archéologie de notre pensée montre aisément la date récente. Et peut-être la fin prochaine.
Si ces dispositions venaient à disparaître comme elles sont apparues, si par quelque événement dont nous pouvons tout au plus pressentir la possibilité, mais dont nous ne connaissons pour l'instant encore ni la forme ni la promesse, elles basculaient, comme le fit au tournant du XVIIIe siècle le sol de la pensée classique, – alors on peut bien parier que l'homme s'effacerait, comme à la limite de la mer un visage de sable."
Houellebecq, Les Particules élémentaires, fin :
"Cette espèce aussi qui, pour la première fois de l’histoire du monde, sut envisager la possibilité de son propre dépassement ; et qui, quelques années plus tard, sut mettre ce dépassement en pratique. Au moment où ses derniers représentants vont s’éteindre, nous estimons légitime de rendre à l’humanité ce dernier hommage, hommage qui, lui aussi, finira par s’effacer et se perdre dans les sables du temps ; il est cependant nécessaire que cet hommage, au moins une fois, ait été accompli. Ce livre est dédié à l’homme."
Buvik (Per) article : Inauthenticité et ironie : À propos des Particules élémentaires :
"... Les Particules élémentaires, où l’on trouve également un dialogue subtil avec Foucault à propos de « la fin de l’homme », dialogue qui n’abolit pas, pour autant, toute ambiguïté quant à savoir si la vision finale du roman est à considérer comme utopique ou dystopique.
À la fin de La Possibilité d’une Île, - la mort de l’homme et sa disparition dans la mer -, Michel Houellebecq semble aussi s’être inspiré de Michel Foucault : « L’homme est une invention dont l’archéologie de notre pensée montre aisément la date récente. Et peut-être la fin prochaine […] on peut bien parier que l’homme s’effacerait, comme à la limite de la mer un visage de sable »
Un texte par jour, ou presque, proposé par Michel PHILIPPON (littérature, philosophie, arts, etc.).