Dunthorne (Joe), Les Désaccordés 1 :
"Garthene n’a jamais trouvé Dave séduisant à cause d’une de ses petites habitudes. Quand il boit du vin, des gouttelettes s’accrochent aux poils épais de sa moustache ; Dave en a conscience et, après chaque gorgée, il passe sa lèvre inférieure sur sa lèvre supérieure afin de récupérer ces restes – dans le cas présent, des reliquats de picpoul-de-pinet. Or, ce dont Dave ne semble pas avoir conscience, c’est qu’au moment où sa moustache se remet en place elle vaporise une sorte de brume très fine, presque imperceptible, composée vraisemblablement d’un mélange de vin et de sécrétions buccales. Plutôt que d’atterrir directement sur l’un de ses interlocuteurs, ces projections ne font plus qu’un avec l’atmosphère de la pièce, nous rappelant que l’air que nous respirons est imprégné de nos fluides, entrailles et peaux à tous. Avoir une conception abstraite de cette réalité ne me dérange absolument pas. Chaque fois que nous sentons une odeur, nous absorbons de minuscules échantillons de sa source."
Garthene could never find Dave attractive on account of one of his habits. When he drinks wine, small beads of it become trapped in the thick hairs of his moustache, and Dave is aware this happens, so after each sip he draws his bottom lip up over his top lip and pulls down remnants of, in this instance, Picpoul de Pinet. What I’m fairly certain Dave doesn’t know is that this creates a flick-back whereby his moustache, as it regains its shape, spritzes a very fine, near-imperceptible mist of what we can safely assume is a mix of wine and mouth juices. The spray does not so much land on anyone as just become one with the atmosphere in the room, reminding us that the air we breathe is full of each other’s fluids and innards and skin. In the abstract, I have no problem with knowing this. When we smell something we absorb tiny bits of that smell’s source.