Goncourt, Journal 31 mai 1857 :
« C'est prodigieux comme les 97 centièmes d'une population ont la bosse de la vénération et de la servitude pour les opinions de leurs père, grand-père, arrière-grand-père ! Et c'est vraiment admirable comme le collège jette dans la circulation du monde une foule de têtes moutonnières, qui ne se dégageront jamais par eux-mêmes et ne voudront jamais croire qu'un vivant puisse valoir un mort. C'est ce sentiment fétiche, irréfléchi, irraisonné, absurde, qui a quelque chose de religieux, contre lequel nous tous auteurs, petits ou grands, nous venons nous briser. Et cela, remarquez-le, existe chez les intelligences les plus grandement sceptiques : M. de Talleyrand croyait à Racine*. Il y aurait une jolie blague à faire, dans notre conte de fées, de ces espèces de mystères de la littérature, imposés à la foi des générations qui se condamnent à avoir encore des tragédies. »
* probablement : croyait à Racine comme modèle à suivre indéfiniment dans la tragédie (cf la dernière ligne du passage)