Ribot, Psychologie de l'attention pp. 40-41 :
"La surprise, et à un plus haut degré l'étonnement, est un choc produit par ce qui est nouveau et inattendu : si, par exemple, une personne casanière, que je crois chez elle à deux cents lieues, entre brusquement chez moi. […] Sous sa forme forte, c'est une commotion. A proprement parler, c'est moins un état qu'un intermède entre deux états, une rupture brusque, une lacune, un hiatus. Au moment du choc, le polyidéisme antérieur s'arrête net, parce que l'état nouveau fait irruption, comme un géant, dans le struggle for life qui existait entre les états de conscience. Peu à peu, l'état nouveau est classé, mis en connexion avec d'autres, l'équilibre tend à se rétablir ; mais, la surprise passée, l'état qui lui succède d'abord, c'est l'attention ; c'est-à-dire un monoïdéisme ajusté : l'adaptation a eu le temps de se faire. L'élément intellectuel reprend le desus sur l'élément émotionnel. Il est très vraisemblable que, dans la surprise, c'est parce qu'on sent trop qu'on connaît mal."
Comparer :
Thomas, Somme Théologique Q. 180 § 3, sol. 3 p. 1021 :
"L'admiration est une espèce de crainte consécutive à l'appréhension d'une chose qui surpasse notre capacité. L'admiration est donc un acte consécutif à la contemplation d'une vérité sublime."