Berkeley, Nouvelle Théorie de la vision § 109 :
"Nous disons qu'une fenêtre est une, qu'une cheminée est une, et pourtant, une maison dans laquelle il y a plusieurs fenêtres et plusieurs cheminées a autant le droit de se dire une, et plusieurs maisons en viennent à faire une ville. Dans ces exemples et dans d'autres semblables, il est évident que l'unité se rapporte constamment aux découpages que l'esprit fait de ses idées, découpages auxquels il appose des noms, et dans lesquels il englobe plus ou moins d'idées, selon que cela convient le mieux à ses propres buts et à ses propres desseins. Est donc une unité tout ce que l'esprit considère comme un. Chaque combinaison d'idées est considérée comme une chose par l'esprit et pour en témoigner, est désignée par un nom. Or, cette opération de nommer et de combiner ensemble des idées est parfaitement arbitraire [… »]
CIX.
We call a Window one, a Chimney one ; and yet a House in which there are many Windows, and many Chimneys, has an equal right to be called one. And many Houses go to the making of one City. In these and the like Instances, it’s evident the Unite constantly relates to the particular Draughts the Mind makes of its Ideas, to which it affixes Names, and wherein it includes more or less, as best suits it’s own Ends and Purposes. Whatever therefore the Mind considers as one, that is an Unite. Every Combination of Ideas is consider’d as one thing by the Mind, and in token thereof, is mark’d by one Name. Now, this Naming and Combining together of Ideas is perfectly Arbitrary […]. »
Descartes, Règles pour la direction de l’esprit, traduction J. Brunschwicg, Règle VI AT X p. 381, FA I pp. 101-102 :
« […] Toutes les choses peuvent se disposer sous forme de séries, non point en tant qu'on les rapporte à quelque genre d'être, comme ont fait les philosophes qui les ont réparties en leurs catégories, mais en tant qu'elles peuvent se connaître les unes à partir des autres, en sorte que, chaque fois qu'il se présente une difficulté, nous puissions aussitôt nous rendre compte s'il sera utile d'en résoudre d'autres au préalable, lesquelles, et dans quel ordre. Mais, pour y parvenir correctement, il faut remarquer premièrement que de toutes les choses, sous l'aspect de leur utilité possible pour notre propos, c'est-à-dire lorsque nous ne considérons pas leur nature isolément, mais que nous les comparons entre elles pour les connaître les unes à partir des autres, on peut dire qu'elles sont, soit absolues, soit relatives."