Chesterton : Le monde comme il ne va pas, p. 27 :
"L'avenir nous met à l'abri de la féroce compétition de nos aïeux. L'ancienne génération, et non pas la plus jeune, est là qui frappe à notre porte. [...] L'avenir est un mur blanc sur lequel chacun peut écrire son nom en lettres aussi grandes qu'il le souhaite. Je trouve le passé couvert de grimoires : Platon, Isaïe, Shakespeare, Michel-Ange ou Napoléon... Je peux rétrécir l'avenir à ma taille ; le passé, lui, se doit d'être aussi ample et aussi turbulent que l'humanité. Cette attitude moderne aboutit à ce que les hommes inventent de nouveaux idéaux parce qu'ils n'osent se mesurer aux anciens. Ils se tournent vers l'avenir avec enthousiasme, car ils ont peur de regarder en arrière."
“The future is a refuge from the fierce competition of our forefathers. The older generation, not the younger, is knocking at our door. […] The future is a blank wall on which every man can write his own name as large as he likes; the past I find already covered with illegible scribbles, such as Plato, Isaiah, Shakespeare, Michael Angelo, Napoleon. I can make the future as narrow as myself; the past is obliged to be as broad and turbulent as humanity. And the upshot of this modern attitude is really this: that men invent new ideals because they dare not attempt old ideals. They look forward with enthusiasm, because they are afraid to look back.”