Anonyme médiéval cité par Starobinski, in Le corps et ses raisons, § 'Médecine et antimédecine' :
"Si l'homme savait combien la maladie lui serait utile, il voudrait ne jamais vivre sans maladie. Pourquoi ? Parce que l'infirmité du corps est la santé de l'âme... Comment ? Par la maladie du corps, la sensualité est atteinte, la vanité détruite, la curiosité chassée, le monde et la vaine gloire réduits à rien, l'orgueil vidé, l'envie écartée, la luxure bannie... Faisant haïr le monde, elle dispose à l'amour de Dieu."
Pascal, Prière pour demander à dieu le bon usage des maladies II :
"Vous m’aviez donné la santé pour vous servir, et j’en ai fait un usage tout profane. Vous m’envoyez maintenant la maladie pour me corriger : ne permettez pas que j’en use pour vous irriter par mon impatience. J’ai mal usé de ma santé, et vous m’en avez justement puni : ne souffrez pas que j’use mal de cette punition. Et, puisque la corruption de ma nature est telle qu’elle me rend vos faveurs pernicieuses, faites, ô mon Dieu ! que votre grâce toute-puissante me rende vos châtiments salutaires. Si j’ai eu le cœur plein de l’affection du monde pendant qu’il a eu quelque vigueur, anéantissez cette vigueur pour mon salut ; et rendez-moi incapable de jouir du monde, soit par faiblesse de corps, soit par zèle de charité, pour ne jouir que de vous seul."