Chesterton, Orthodoxie (1909) :
« [Le premier, le christianisme] sépara Dieu du cosmos […]. Dieu est un créateur, comme l'artiste est un créateur. Un poète est si détaché de son poème qu'il en parle lui-même comme d'une petite chose qu'il a ‘jetée sur le papier’. Même en le formulant, il s'en débarrasse. Le principe selon lequel toute création et toute procréation sont des ruptures est du moins aussi constant dans le cosmos que le principe de l'évolution selon lequel toute croissance est une ramification. Une femme perd aussi son enfant quand elle le met au monde. Toute création est une séparation. La naissance est une séparation aussi solennelle que la mort.
Le premier principe philosophique du christianisme fut ainsi que ce divorce dans l'acte divin de créer (pareil à celui qui coupe le poète de son poème ou la mère du nouveau-né) décrivait exactement l'acte par lequel l'énergie absolue créa le monde. Selon la plupart des philosophes, Dieu asservit le monde en le créant. Selon le christianisme, en le créant, ll le libéra. »
[Orthodoxy p. 140] And the root phrase for all Christian theism was this, that God was a creator, as an artist is a creator.A poet is so separate from his poem that he himself speaks of it as a little thing he has "thrown off." Even in giving it forth he has flung it away. This principle that all creation and procreation is a breaking off is at least as consistent through the cosmos as the evolutionary principle that all growth is a branching out. A woman loses a child even in having a child. All creation is separation. Birth is as solemn a parting as death.It was the prime philosophic principle of Christianity that this divorce in the divine act of making (such as severs the poet from the poem or the mother from the new-born child) was the true description of the act whereby the absolute energy made the world. According to most philosophers, God in making the world enslaved it. According to Christianity, in making it, He set it free.